Home Santé Pourquoi le cancer du pancréas progresse-t-il à cette vitesse ?

Pourquoi le cancer du pancréas progresse-t-il à cette vitesse ?

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Le Pr Philippe Rougier, gastro-entérologue au CHU de Nantes et vice-président de la fondation Arcad (Aide et recherche en cancérologie digestive), revient sur cette maladie de plus en plus fréquente et dont la vitesse de propagation devient inquiétante.

En France le nombre de personnes atteintes est passé de 5 000 cas par an à 12 000, en 20 ans. Cette augmentation se fait à un rythme très rapide et inquiétant .

Le professeur avance que pour l’heure il est impossible de tout expliquer mais…

Notre mode de vie et le vieillissement de la population jouent aussi un rôle. La consommation de tabac, d’alcool, le surpoids, l’alimentation hypercalorique et l’inactivité jouent un rôle, mais n’expliquent pas tout.

La pollution, les pesticides et les produits chimiques très utilisés en agriculture sont aussi des causes probables sans qu’on puisse mettre un facteur en exergue.

2 à 3 % des cas correspondent à des formes familiales de la maladie. 30 % peuvent s’expliquer par une prédisposition au cancer du pancréas, comme le diabète, les pancréatites chroniques, les kystes du foie… Aujourd’hui, les diabétologues n’hésitent pas à faire un scanner de dépistage à leurs patients.

Quels sont les signes de la maladie ?

Ils apparaissent en général tardivement. L’ictère, c’est-à-dire la jaunisse, peut révéler une tumeur de la tête du pancréas. L’apparition d’une douleur au-dessus de l’ombilic, sous le sternum et irradiant dans le dos, peut être le signe qu’une tumeur irrite un nerf. Il y a, enfin, des signes non-spécifiques comme une altération de l’état général, une fièvre inexpliquée, un état dépressif sans raison… On ne va pas faire un scanner à tous les dépressifs, mais le médecin doit être à l’écoute et penser au cancer du pancréas.

Quelles sont les perspectives de traitements ?

Les progrès sont là, même s’ils sont lents, comme toujours en matière de cancer. Le diagnostic précoce permet de retirer la tumeur le plus tôt possible, donc d’avoir de meilleurs résultats.

Le taux de guérison atteint 50 %. Pour les tumeurs plus grosses, nous avons des chimiothérapies actives qui la font régresser, ce qui facilite la chirurgie. Des traitements adjuvants, post-opératoires, augmentent de 10 à 15 % le taux de guérison. Aujourd’hui, des centres-experts dans le cancer du pancréas se montent. Il y a énormément de recherches en cours. Nous pouvons espérer des résultats très probants à moyen terme.

Plus d’infos sur le site de la fondation Arcad.

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