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Mycoses vulvo-vaginales : Eviter les rechutes

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Mycoses vulvo-vaginales
Mycoses vulvo-vaginales

Sensation d’inconfort, pertes abondantes, envie de se gratter… 75 % des femmes développent des mycoses vulvo-vaginales au cours de leur vie génitale. Cette affection causée par un « champignon » appelé Candida, est le plus souvent passagère si elle est bien traitée. Les récidives sont tout de même assez fréquentes. Il est indispensable d’adopter la bonne attitude pour lutter contre ces infections.

Mycoses vulvo-vaginales
Mycoses vulvo-vaginales

Un champignon microscopique…

A l’origine de la mycose : un champignon microscopique, une « levure » appelée Candida. Plus précisément, le Candida albicans est l’espèce la plus souvent impliquée, dans 90 % des cas. Ces habitants désagréables ne sont pourtant pas toujours mauvais. En effet, dans le vagin, circulent entre 5 et 10 types de germes différents qui constituent la flore vaginale. Ils cohabitent en équilibre avec l’organisme, et contribuent au bon fonctionnement de l’appareil génital. Ils sont tous anodins, tant que le vagin est capable d’empêcher leur multiplication.
Le Candida n’attaque jamais sans raison…
Un déséquilibre hormonal, une irritation liée à des rapports sexuels, un savon trop agressif… peuvent tout chambouler. L’écosystème vaginal est très fragile, et le Candida peut vite devenir un ennemi. Ainsi, les estrogènes jouent un rôle important au niveau de la barrière vaginale. Lorsque le taux d’estrogène est modifié, la qualité de muqueuse vaginale est altérée, les lactobacilles – normalement chargés de réguler le développement des germes – ne peuvent plus jouer leur rôle, et les candida ont terrain libre pour se multiplier de manière déraisonnable. « Ce champignon existe sous deux formes explique le Dr Jean-Marc Bohbot. Quand il est « rond » – c’est-à-dire sous forme de spores -, il est parfaitement inoffensif pour l’organisme. Lorsque survient une fragilité du système de défense naturel, les Candidas sont susceptibles de se coller à la paroi du vagin et d’évoluer sous leur seconde forme, en filament. D’un ballon rond, les Candidas vont passer à un statut de fines lames, qui transpercent le mur de cellules protectrices. Quand ces filaments ont bien envahi la muqueuse vaginale, ils provoquent une réaction inflammatoire. »
Généralement, les premiers symptômes sont ceux d’une irritation à l’entrée du vagin, d’une envie de se gratter, mais aussi d’une sensation de brûlure. La vulve est souvent rouge. Ensuite, les pertes surviennent et deviennent plus abondantes, crémeuses. L’inflammation de la vulve, l’envie de se gratter, les douleurs à la miction et lors des rapports sexuels poussent souvent les femmes à venir consulter en urgence.

Mycoses vulvo-vaginales
Mycoses vulvo-vaginales

Un traitement unique, efficace très rapidement

S’il s’agit de la première fois, le gynécologue prescrira un traitement local contenant des principes actifs de la classe des « imidazolés ». Ce sont des médicaments fongicides, à action rapide. En quelques jours, ils détruisent les germes impliqués dans la mycose et les empêchent de se reproduire sous leur n

deuxième forme, au moins pendant un temps.
Généralement un traitement simple et rapide, un ovule « imidazolé » unique est prescrit, à appliquer le soir au coucher au fond du vagin (restez couchée une trentaine de minutes pour garantir son efficacité). Il existe aussi des traitements par ovule à appliquer trois jours de suite. Comme la vulve est souvent irritée par la propagation de l’infection vaginale vers l’appareil génital externe, le spécialiste conseille aussi, la plupart du temps, l’application d’une crème « imidazolée », pendant quelques jours.
La toilette intime doit se faire avec un produit adapté, c’est-à-dire avec une base lavante douce, ayant un pH neutre, à utiliser comme un savon. Ces produits participent à l’amélioration du confort local. Ces trois prescriptions – ovule, crème et hygiène intime adaptée – conduisent à une guérison rapide et à une atténuation des symptômes de vaginite (inflammation du vagin) et de vulvite (inflammation de la vulve), dès le lendemain.
Les mycoses vaginales n’affectent pas les hommes ; a priori il est donc inutile de traiter son partenaire, sauf s’il se plaint de rougeurs ou de grattage au niveau du gland.

Mycoses vulvo-vaginales
Mycoses vulvo-vaginales

Eviter les rechutes

Aujourd’hui encore, 40 à 50 % des femmes qui souffrent de mycose pour la première fois en feront une deuxième dans leur vie. Et 5 % d’entre elles auront plus que 4 mycoses dans l’année ; on parle alors de la « candidose vulvo-vaginale récidivante ».
Pourquoi ces rechutes ? Il existe des facteurs favorisant ces mycoses récidivantes. Ainsi, par exemple, le diabète ou la prise de certains antibiotiques peuvent stimuler la prolifération du Candida. Selon le Dr Bohbot, « il est possible aussi que certaines femmes soient génétiquement prédisposées à faire des mycoses ; un déficit de leur système immunitaire spécifique les empêcherait de lutter contre la prolifération du Candida ; dans ce cas, il faut traiter les patientes par un traitement oral de trois à six mois, non pas pour « tuer » les champignons, mais pour régénérer les défenses immunitaires ».
En cas de récidives, le médecin vérifiera d’abord qu’il s’agit bien d’une mycose grâce à une analyse en laboratoire à partir d’un prélèvement, car d’autres infections gynécologiques peuvent provoquer des symptômes similaires. Si les mycoses se reproduisent plutôt avant les règles, il proposera un ovule en deuxième partie de cycle pendant plusieurs mois. En revanche, lorsqu’il n’y a pas vraiment de périodicité, un ovule « imidazolé » peut être prescrit tous les 7 à 15 jours pendant plusieurs mois.
Le stress est aussi évoqué comme cause possible de récidive. Dans des situations d’anxiété, le cerveau secrète une substance diminuant les capacités du système immunitaire notamment au niveau vaginal ; les mycoses générant parfois une angoisse, il est possible d’entrer dans un véritable cercle vicieux. Le médecin peut alors vous proposer une aide psychologique si vous en ressentez le besoin.

Mycoses vulvo-vaginales : La chasse aux idées reçues…

Les mycoses ne sont pas dues à la pilule contraceptive et ne sont pas sexuellement transmissibles…
Elles ne s’attrapent pas non plus à la piscine, ni dans la mer !
Mais, en revanche, l’hygiène locale joue un rôle important. L’abus de protège-slips peut favoriser les mycoses vulvo-vaginales : la vulve est recouverte d’un léger film protecteur, première barrière contre les agressions, qui est absorbé par ces protections.
Attention aussi aux savons : ceux que vous utilisez pour le reste du corps sont irritants pour les muqueuses et tout à fait inadaptés. Les gels douches, par exemple, éliminent les secrétions naturelles qui protègent des agressions, et par conséquent laissent libre cours au développement des champignons.
Gare enfin, à l’automédication. Tout ce qui gratte ou brûle n’est pas forcément une mycose, et l’avisf du médecin est presque toujours indispensable.

Après la ménopause

Plutôt une vaginite bactérienne 

Après la ménopause, la flore vaginale change complètement, et le Candida disparaît. Pourtant, il n’est pas rare que des femmes se plaignent de symptômes similaires à une mycose.

En fait, après 60 ans, il s’agit plutôt de vaginite bactérienne. Les brûlures et les démangeaisons sont les mêmes, mais l’aspect des pertes est plus liquide et verdâtre. Elle peut également être associée à une cystite.

Il est nécessaire de consulter un médecin, afin qu’il choisisse un traitement adapté pour rééquilibrer cette nouvelle flore vaginale.

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