Définition de la polyarthrite rhumatoïde
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui provoque une inflammation chronique des articulations.
Alors que l’inflammation des tissus autour des articulations et l’arthrite inflammatoire sont des traits caractéristiques d’une polyarthrite rhumatoïde, la polyarthrite rhumatoïde peut également causer une inflammation ainsi que des blessures dans d’autres organes du corps.
Les maladies auto-immunes sont des maladies qui apparaissent et se développent lorsque les tissus du corps sont attaqués par erreur et par leur propre système immunitaire : Le système immunitaire est en effet une organisation complexe de cellules et d’anticorps destinés normalement à rechercher et à détruire les envahisseurs du corps, en particulier les infections. Les patients atteints de maladies auto-immunes ont des anticorps dans leur sang qui ciblent leurs propres tissus de l’organisme, associés par erreur à l’inflammation.
Bien que l’arthrite rhumatoïde est une maladie chronique, ce qui signifie qu’elle peut durer plusieurs années, les patients peuvent éprouver de longues périodes sans symptômes : la rémission ! Cependant, la polyarthrite rhumatoïde est habituellement une maladie progressive qui a le potentiel de causer des destructions articulaires et une incapacité fonctionnelle sur le long terme.
L’arthrite est une inflammation des articulations, c’est à dire où deux os se rencontrent pour permettre le mouvement des parties du corps. L’inflammation des articulations issue de la polyarthrite rhumatoïde provoque un gonflement, une douleur, une raideur et une rougeur dans les articulations. L’inflammation de la polyarthrite rhumatoïde peut également se produire dans les tissus autour des articulations, comme les tendons, les ligaments et les muscles.
Chez certaines personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, l’inflammation chronique conduit à la destruction du cartilage, des os et des ligaments, ce qui provoque une déformation des articulations.
Les dommages aux articulations peuvent survenir au début de la maladie puis être progressifs. Par ailleurs, des études ont montré que la détérioration progressive des articulations n’est pas nécessairement corrélée avec le degré de douleur, ni de raideur ou encore liée à une quelconque présence d’enflure dans les articulations.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie rhumatismale commune. Elle est trois fois plus fréquente chez les femmes que chez les hommes et peut se manifester à tout âge, affectant même les enfants (arthrite rhumatoïde juvénile), mais elle ne se déclare le plus souvent qu’entre 40 et 60 ans. Dans certaines familles, plusieurs membres peuvent être touchés, ce qui suggère une base génétique de la maladie.
Causes et les facteurs de risque de polyarthrite rhumatoïde
La cause de la polyarthrite rhumatoïde reste inconnue.
Même si les agents infectieux tels que les virus, les bactéries et les champignons ont longtemps été soupçonnés, aucun de ces agents infectieux n’a été isolé comme étant la cause d’une polyarthrite rhumatoïde.
La tendance à développer une polyarthrite rhumatoïde semblerait n’être réellement qu’héréditaire !
Certains gènes ont en effet été identifiés comme augmentant le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde. Il est également probable que certaines infections ou certains facteurs environnementaux puissent déclencher l’activation du système immunitaire chez les personnes sensibles.
On ne sait pas donc pas clairement ce qui déclenche l’apparition d’une polyarthrite rhumatoïde. Quel que soit le déclencheur exact, le résultat est un système immunitaire qui vise à favoriser l’inflammation dans les articulations et les tissus, parfois même dans d’autres parties du corps.
Les facteurs environnementaux semblent également jouer un rôle dans l’apparition de la polyarthrite rhumatoïde. Par exemple, les scientifiques ont rapporté que fumer du tabac, une exposition à la silice minérale et la maladie parodontale, … augmentent le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde.
Symptômes et signes d’une polyarthrite rhumatoïde
Les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde sont variables, selon le degré d’inflammation des tissus.
Lorsque les tissus du corps sont enflammées, la maladie est active. Lorsque l’inflammation des tissus disparaît, la maladie est inactive (en rémission).
Les remissions d’une polyarthrite rhumatoïde peuvent survenir spontanément ou après un traitement et peuvent durer des semaines, des mois voire des années. Au cours des rémissions, les symptômes de la maladie disparaissent et les personnes se sentent généralement bien. Lorsque la maladie est de nouveau active (rechute), les symptômes réapparaissent.
L’évolution d’une polyarthrite rhumatoïde varie selon les individus avec des périodes de poussées et des périodes de rémissions.
Lorsque la polyarthrite rhumatoïde est active, les symptômes peuvent inclure :
- La fatigue
- Une perte d’énergie
- Un manque d’appétit
- De la fièvre
- Des douleurs musculaires et des douleurs articulaires
- De la raideur articulaire
Les douleurs musculaires et la raideur articulaire sont généralement plus notables dans la matinée et après des périodes d’inactivité.
La polyarthrite rhumatoïde enflamme généralement plusieurs articulations de façon symétrique (les deux côtés du corps). Les symptômes précoces de la polyarthrite rhumatoïde peuvent être subtils.
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- Les petites articulations des deux mains et des poignets sont souvent impliqués. Les symptômes dans les mains de la polyarthrite rhumatoïde comprennent une certaine difficulté à effectuer des tâches simples de la vie quotidienne, comme tourner les poignées des portes ou ouvrir un bocal
- Les petites articulations des pieds sont également souvent en cause, ce qui peut conduire à des douleurs lors de la marche, surtout le matin en sortant du lit. De temps en temps, une seule articulation est enflammée.
Complications de la polyarthrite rhumatoïde
Attendu que la polyarthrite rhumatoïde est une maladie systémique, son inflammation peut affecter les organes et les parties du corps autres que les articulations.
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- L’inflammation des glandes des yeux et de la bouche peut ainsi provoquer le dessèchement de ces parties du corps (syndrome de Sjögren). La sécheresse des yeux peut par ailleurs entraîner une abrasion cornéenne
- L’inflammation des parties blanches des yeux (la sclérotique) est appelée sclérite et peut être très dangereuse pour les yeux.
- L’inflammation rhumatoïde de l’épithélium pulmonaire (pleurésie) provoque des douleurs thoraciques lors d’une respiration profonde, d’un essoufflement ou lors d’une toux
- Le tissu pulmonaire lui-même peut aussi s’enflammer et parfois des nodules d’inflammation (nodules rhumatoïdes) se développent dans les poumons.
- L’inflammation du tissu entourant le coeur (le péricarde), appelée péricardite, peut provoquer une douleur à la poitrine avec des changements d’intensité, généralement en position couchée ou en position penchée en avant
- La polyarthrite rhumatoïde est associée à un risque accru de crise cardiaque
- La diminution des globules blancs peut être associée à une hypertrophie de la rate (appelé syndrome de Felty) et peut augmenter le risque d’infections. Le risque de développer un lymphome est par exemple plus élevé chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde
- Etc.
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Diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde
Il n’existe aucun test unique pour diagnostiquer une polyarthrite rhumatoïde. Une polyarthrite rhumatoïde peut être diagnostiquée sur la base d’une combinaison de :
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- L’examen des articulations concernées, avec la présence caractéristique de raideur articulaire (notamment dans la matinée)
- La présence du facteur rhumatoïde
- La présence de certains anticorps
- La présence de nodules rhumatoïdes
- Des changements radiographiques
- Etc.
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La première étape dans le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde est une rencontre entre le médecin et le patient. Le médecin examine les symptômes, les articulations et l’inflammation, l’enflure et la difformité, la peau des nodules rhumatoïdes (bosses fermes sous la peau, le plus souvent sur les coudes ou les doigts) ainsi que d’autres parties du corps pour constater l’inflammation. Cet examen est souvent complété par des analyses de sang ainsi que par des radios.
Le diagnostic d’une polyarthrite rhumatoïde est donc fondé sur la confrontation des symptômes, la répartition des articulations enflammées et les conclusions des analyses de sang et de la radiographie.
Plusieurs visites chez le médecin peuvent être nécessaires avant que celui-ci ne puisse être certain du diagnostic de polyarthrite rhumatoïde.
Classification des polyarthrites rhumatoïdes
Un système de classification de polyarthrite rhumatoïde, principalement fondée sur l’aspect radiographique des articulations, a été élaboré aux USA. Ce système permet aux professionnels médicaux de classer la gravité d’une polyarthrite rhumatoïde par rapport au cartilage, aux ligaments et aux os.
Classe I
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- Aucun dommage visible sur les radiographies, mais il peut y avoir des signes d’amincissement des os.
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Classe II
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- Aux rayons X, la preuve de l’amincissement des os autour d’une articulation avec ou sans lésions osseuses légère
- Des légères lésions du cartilage possible
- Mobilité articulaire peut être limitée, mais pas de déformations articulaires observées
- Atrophie des muscles adjacents
- Anomalies des tissus mous possible
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Classe III
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- Aux rayons X, preuve de dommages du cartilage et de l’os ainsi que de l’amincissement des os autour de l’articulation
- Déformation de l’articulation sans raidissement permanent ou de la fixation de l’articulation
- Atrophie musculaire importante
- Anomalies des tissus mous possible
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Classe IV
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- Aux rayons X, preuve de dommages du cartilage et de l’os
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Ainsi, les rhumatologues peuvent classer l’état fonctionnel des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, comme suit :
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- Classe I : Le patient atteint de polyarthrite rhumatoïde est tout à fait capable d’accomplir les activités habituelles de la vie quotidienne
- Classe II : Le patient atteint de polyarthrite rhumatoïde est en mesure d’effectuer les activités habituelles d’auto-prise en charge et de travail, mais est limité dans ses activités en dehors du travail (comme le sport, les corvées ménagères,…)
- Classe III : Le patient atteint de polyarthrite rhumatoïde est en mesure d’effectuer ses activités de soins, mais est limité dans le travail et dans les autres activités de la vie courante
- Classe IV : Le patient atteint de polyarthrite rhumatoïde est limité dans sa capacité d’effectuer ses soins de santé, dans son travail et dans les autres activités de la vie quotidienne
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Traitement de la polyarthrite rhumatoïde
Il n’existe aucun remède connu pour traiter la polyarthrite rhumatoïde.
À ce jour, l’objectif du traitement de la polyarthrite rhumatoïde consiste à réduire l’inflammation et les douleurs articulaires, ainsi qu’à maximiser la fonction articulaire et à prévenir les déformations et la destruction des articulations.
Une intervention médicale précoce a été démontrée comme pouvant être importante dans l’amélioration des résultats. Une gestion dynamique peut améliorer la fonction, arrêter les dommages aux articulations contrôlées par les rayons X, et prévenir les incapacités de travail.
Le traitement optimal de la polyarthrite rhumatoïdeimplique une combinaison de médicaments, de repos, avec des exercices de renforcement, la protection des articulations, … Le traitement d’une polyarthrite rhumatoïde est personnalisé en fonction de nombreux facteurs tels que l’activité du malade, les types d’articulations impliquées, la santé générale du patient, son âge et sa profession.
Le traitement d’une polyarthrite rhumatoïde est plus efficace quand il y a une coopération étroite entre le médecin, le patient et les membres de sa famille.
Deux classes de médicaments sont utilisés dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde :
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- Les médicaments à action rapide comme les médicaments antirhumatismaux. Ces médicaments, dits médicaments de première ligne, sont par exemple l’aspirine ou la cortisone (corticostéroïdes) et permettent de réduire la douleur et l’inflammation
- Les médicaments à action lente, dits médicaments de deuxième ligne, tels que l’or, le méthotrexate (Rheumatrex, Trexall) et l’hydroxychloroquine (Plaquenil), permettent de tenter la rémission de la polyarthrite rhumatoïde ou, tout du moins, de prévenir la destruction articulaire progressive
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Le degré de destruction de la polyarthrite rhumatoïde varie selon les individus concernés.
La polyarthrite rhumatoïde en résumé…
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- La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune qui peut causer une inflammation chronique des articulations et d’autres zones du corps
- La polyarthrite rhumatoïde peut affecter des personnes de tous les âges
- La cause de la polyarthrite rhumatoïde n’est pas connue.
- La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique, caractérisée par des périodes de poussées de la maladie et des rémissions
- Dans la polyarthrite rhumatoïde, plusieurs articulations sont généralement, mais pas toujours, affectées de façon symétrique.
- L’inflammation chronique de la polyarthrite rhumatoïde peut provoquer des dommages irrémédiables, la destruction articulaire ainsi que des déformations
- Les dommages aux articulations peuvent survenir au début de la polyarthrite rhumatoïde et ne sont pas corrélées avec la sévérité des symptômes
- Le « facteur rhumatoïde » est un anticorps qui peut être trouvé dans le sang de 80% des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde
- Il n’existe aucun remède connu pour traiter la polyarthrite rhumatoïde
- Le traitement de la polyarthrite rhumatoïde implique une combinaison optimale de l’éducation du patient, de repos et d’exercice, une protection des articulations, des médicaments et parfois de la chirurgie.
- Un traitement entamé de manière précoce de la polyarthrite rhumatoïde présente de meilleurs résultats sur le long terme
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