Voici ce que je pense de tout ça : je ne me rappelle pas d’une seule fois où la couleur de mes cheveux m’a empêchée de prodiguer des soins vitaux à l’un de mes patients. Mes tatouages ne les ont jamais empêché de me tenir la main lorsqu’ils étaient allongés, pétrifiés et en pleurs parce que la maladie d’Alzheimer leur avait tout pris. Mes piercings aux oreilles ne m’ont jamais empêché d’écouter les bribes de souvenirs de leurs jours heureux ni d’entendre leurs derniers souhaits. Mon piercing à la langue ne m’a jamais empêché de dire des mots d’encouragement aux nouveaux pensionnaires ou des paroles rassurantes aux proches en souffrance.
Alors expliquez-moi en quoi mon apparence, couplée à ma joie de vivre, ma générosité et mon sourire, me rend inapte à prodiguer des soins infirmiers et à faire mon travail!»