L’anorexie dépasse largement la perte d’appétit…
«J’sais pas ce que j’ai en ce moment, j’ai pas très faim, je vais m’reposer»
Pour peu que depuis quelques jours, l’humeur de notre fille pré-ado soit un peu maussade, son élan naturel ralenti, son appétit en berne… on y pense. Autant qu’à la gastro potentielle ou au coup de fatigue éventuel.
Sombrerait-elle dans l’anorexie ?
A force de l’entendre se trouver trop grosse, nous poser des questions sur le taux de sucre dans ses céréales, de voir des émissions sur cette maladie terrifiante, des mannequins faméliques défiler, un corps décharné s’afficher en 4×3 pour une campagne « anti-anorexie »… On finit par « psychoter »
Mais comment savoir, à la fin, si c’est juste cette mode du slim et ces publicités « ne mange pas trop gras ni trop sucré » par exemple qui engendrent ces remarques… Ou autre chose de plus obsessionnel ?
Selon les spécialistes des troubles alimentaires, voici les signaux d’alerte :
– Elle se prive de manger sans évoquer d’objectif « minceur » précis (comme rentrer dans son slim noir ou perdre son « bidon »)
– Elle fait en sorte que ça passe inaperçu : elle a « trop mangé au goûter », elle a « mal au coeur », elle est « fatiguée », doit finir son exo et mangera « plus tard », etc.
– Elle ne se plaint pas. A l’inverse de l’ado au régime qui, elle, soupire, râle, en parle…
– Elle trie les aliments à table. Par catégorie de « nocivité » et mâchouille à n’en plus finir ceux qu’elle ingère
La bonne attitude : observer tranquillement et se rappeler que l’anorexie toucherait seulement 2% des jeunes filles. Et principalement les filles de 10 à 12 ans, à un âge où le corps change beaucoup.
Qu’est ce que l’anorexie ?
L’anorexie se traduit par un trouble du comportement alimentaire qui se manifeste chez les adolescentes, surtout les jeunes filles. Elles sont convaincues d’être trop grosses, d’avoir mal été conçues et s’obstinent à perdre du poids en se privant de nourriture. Lorsque l’anorexie est diagnostiquée tôt chez les personnes qui en souffrent, leur prise en charge est bien meilleure.
Un régime trop sévère
L’anorexie dépasse largement la perte d’appétit. Bien que la réalité ne soit pas forcément ainsi, la jeune fille nourrit le sentiment d’être trop grosse ou mal faite. Elle veut à tout prix maigrir. Pour corriger ses rondeurs, qui peuvent être réelles ou illusoires, la jeune fille suit un régime. Elle finit par perdre le contrôle de la situation et s’abstient de toute alimentation. À l’heure du repas, elle est angoissée et ne mange pas. L’assiette est toujours remplie et elle ne touche guère aux aliments. Ce comportement peut engendrer des disputes au sein de la famille. L’adolescente peut être prise par un accès de voracité quand elle se retrouve seule.
Elle se sent vite coupable, car elle perçoit ce comportement comme un échec. Pour se défaire de ce sentiment, elle doit vomir. Elle peut même prendre du laxatif. L’abstinence importante de nourriture peut provoquer un amaigrissement alarmant chez la jeune fille, voir une perte de presque la moitié de son poids normal. Outre le fait de maigrir, l’anorexie peut également causer l’arrêt des règles, ou même des aménorrhées.
Facteurs de causes de l’anorexie chez les jeunes
À force de vouloir avoir la taille d’un mannequin, la volonté de maigrir se transforme en une obsession. Avoir la même taille que les modèles n’est autre que l’idéalisme de la beauté chez les adolescentes. Les personnes grosses ne sont pas bien acceptées dans la société et face à cette pression, les jeunes filles se persuadent qu’elles doivent impérativement maigrir. Pour se faire accepter, elles finissent par devenir anorexiques. En outre, les enfants surprotégés qui ne parviennent pas à affirmer leur autonomie peuvent développer un tel trouble du comportement alimentaire.
Ils deviennent exigeants, pratiquent des exercices physiques pour perdre du poids et ne s’intègrent pas dans les activités de groupe.
Conséquence de l’anorexie sur l’organisme
L’anorexie, lorsqu’elle est trop importante, peut conduire au décès. Les troubles initiaux se manifestent par un amaigrissement important. Chez l’enfant qui est en pleine croissance, s’abstenir d’aliments résulte dans des carences de minéraux, vitamines et fer. Par conséquent, sa croissance en est grandement affectée. Une carence des nutriments vitaux affaiblit l’organisme, rend l’enfant vulnérable aux infections et rend les cheveux et ongles cassants. Une dénutrition augmente les risques de troubles hormonaux et cardiaques.
Quelle prise en charge ?
Une hospitalisation ou une réanimation peuvent être indispensables pour soigner l’adolescent. L’objectif de cette prise en charge est de permettre au malade d’avoir une bonne image de son propre corps et de corriger son comportement alimentaire. Un psychiatre dans les troubles de conduites alimentaires, des nutritionnistes et le médecin de famille interviennent au cours du traitement. Des repas thérapeutiques sont organisés, et la famille entière est présente. Ce traitement permet de rétablir un comportement alimentaire normal, favorise le retour des règles et entraîne une prise de poids.