Des résultats à prendre avec des pincettes
L’étude menée par des scientifiques allemands a porté sur un petit échantillon de sujets. D’après les travaux réalisés, l’immersion régulière dans un bain bien chaud permettrait d’aider les personnes dépressives à lutter contre leur maladie.
Les chercheurs de l’université de Fribourg viennent de procéder à une série d’expériences qui indique que cette piste est à prometteuse. Et nul besoin de passer sa vie dans sa baignoire: deux bains par semaine suffiraient à observer des résultats notables.
L’une des difficultés dans le traitement de la dépression réside dans l’impossibilité, parfois, d’en identifier l’origine. Elle serait sans doute liée à un dérèglement de la sérotonine, un neurotransmetteur qui tempère les effets d’un autre neurotransmetteur, la dopamine. Un dérèglement des rythmes circadiens (processus biologiques se déroulant de façon cyclique sur 24 heures) serait également en cause.
Les rythmes circadiens sont associés à la température corporelle. Normalement, celle-ci augmente le matin, atteint son maximum l’après-midi, puis opère une lente décroissance pendant la phase de sommeil. En temps normal, notre courbe de température ressemble à une vague où l’amplitude entre le minimum et le maximum est d’environ 1°C.
En phase dépressive, la courbe connait des perturbations extrêmes : elle peut soit être décalée de quelques heures, soit évoluer de façon totalement aléatoire. C’est sur cette base que l’équipe du docteur Johannes Naumann a eu l’idée d’agir sur la température des patientes et des patients en la régulant à l’aide d’immersions régulières dans des baignoires bien chaudes.
Des progrès fulgurants
Au bout de 2 semaines de traitement, les sujets avaient le choix entre poursuivre le protocole à leur domicile ou continuer à se rendre régulièrement au spa mis à disposition par les chercheurs. Des mesures prouvent qu’en moyenne, la température corporelle de ces personnes a augmenté de 2°C suite à ces premières semaines d’expériences.
Sur l’échelle de dépression de Hamilton, qui compte une vingtaine de paliers, il s’avère que les personnes qui pratiquaient un exercice régulier d’immersion ont gagné six paliers sur l’échelle ci-dessus mentionée. De quoi justifier la nécessité d’étendre l’expérience sur un échantillon plus large et de façon plus poussée.