Le soja : une plante pour les femmes
Pourquoi les Japonaises se portent-elles si bien après la cinquantaine ? La recette ? Un régime riche en soja qui contient des substances actives sur les effets néfastes de la ménopause et sur le vieillissement : les isoflavones.
Moins de bouffées de chaleur
L’une des applications les plus intéressantes des phytoestrogènes concerne donc l’atténuation des bouffées de chaleur. En effet, parmi les neuf millions de Françaises ménopausées, seules 15 % reçoivent un traitement hormonal (ou traitement hormonal substitutif, THS) destiné à compenser la carence hormonale de la ménopause. Si l’efficacité du THS est tout à fait prouvée et constitue le traitement de référence de la ménopause, il reste une place pour les compléments nutritionnels contenant des phytoestrogènes chez les femmes qui ne peuvent pas (ou ne veulent pas) recevoir de traitement hormonal. Les Américaines et les Allemandes ne s’y trompent pas et ont adopté ces mesures diététiques. Cette action des phytoestrogènes de soja a été vérifiée : plusieurs études montrent une diminution de plus de 45 % de bouffées de chaleur avec une consommation de 60 g de soja par jour, correspondant à un apport journalier de 75 mg d’isoflavones.
Ostéoporose et maladies cardiovasculaires ?
Bien que l’ostéoporose soit moins fréquente chez les femmes asiatiques ménopausées, l’effet favorable des phytoestrogènes sur la perte osseuse n’a pas été vérifié de façon certaine, alors que l’effet du THS sur l’os est bien démontré.
Par ailleurs, plusieurs études ont montré que la consommation d’au moins 25 g de soja par jour pourrait avoir un effet positif sur certains facteurs de risque cardiovasculaires : ils rétablissent l’équilibre entre « bon » cholestérol (HDL-cholestérol) et « mauvais » cholestérol (LDL-cholestérol) et diminuent les taux le cholestérol total et de triglycérides dans le sang. Ces données sont à confirmer par des études complémentaires.
Cancer du sein : une piste ?
On étudie actuellement l’effet de ces phytoestoestrogènes sur le cancer du sein – en particulier certains cancers du sein dits « hormono-dépendants » -, car les femmes asiatiques semblent également moins sujettes aux cancers du sein que les occidentales, et ceux-ci seraient moins prolifératifs. Cet effet protecteur, déjà suggéré par quelques études, doit cependant être confirmé car il semble reposer sur des mécanismes plutôt complexes. On évoque aussi l’importance d’une exposition au soja dès la vie utérine ou la tendre enfance chez les asiatiques, ce qui n’est pas le cas chez les occidentales.
Des propriétés « anti-âge »
Les recherches sur les isoflavones se sont aussi penchées sur leurs effets « anti-oxydants », ou encore « anti-radicaux libres ». Les radicaux libres sont des substances toxiques produites lors de réaction d' »oxydation » dans l’organisme à la suite de certaines situations de « stress » liées à l’environnement ou à une mauvaise hygiène de vie.
Ainsi, la pollution, la fumée de cigarette, l’exposition aux UV, une trop forte consommation d’alcool, des erreurs nutritionnellesè, entraînent la formation de radicaux libres dans nos tissus. Au niveau de la peau, ces radicaux libres altèrent les fibres élastiques et les fibres collagènes (qui donnent à la peau sa tonicité et son élasticité), ainsi que les lipides cutanés.
On a montré que les isoflavones de soja, grâce à leurs propriétés anti-radicaux libres, limitent les effets néfastes de ces différentes situations de stress, préservant ainsi l’élasticité de la peau et limitant le vieillissement cutané.
On s’intéresse également de près à cette action anti-oxydante sur les conséquences de l’exposition aux UV pour la peau : vieillissement mais aussi facteur de risque de cancer cutané.
L’effet anti-radicaux libres des isoflavones sur le vieillissement de l’ensemble de l’organisme est étudié, notamment sur certaines maladies liées au vieillissement.
Des « hormones végétales » au naturel
Les plantes riches en phytoestrogènes
– le thé,
– les pois-chiches.
Le soja : de multiples propriétés
– diminue le mauvais cholestérolet les triglycérides,
– s’oppose à la formation des radicaux libres lors des « stress oxydatifs » (effets de la pollution, du tabacé, sur la peau et l’organisme),
– ralentit le vieillissement cutané.
Quand donner des phytoestrogènes ?
– lorsque la prise de THS n’est pas possible ou contre-indiquée,
– lorsqu’elles ne souhaitent pas prendre d’hormones.
Il y a soja et soja
A ne pas confondre avec le haricot mango dont nous consommons les germes (en salade par exemple), appelés à tort « pousses de soja ».
Sous quelles formes ?
Compléments nutritionnels sous forme de comprimés de phytoestrogènes de soja.
En quelle quantité ?
60 g de soja par jour ou 70-80 mg d’isoflavones par jour, en comprimés.
Soja, fausses idées !
Aujourd’hui, la consommation de soja en quantité modérée ne pose pas de problème et plusieurs études montrent les bénéfices de cet aliment pour la santé. Même si les éléments à charge ne sont pas encore suffisamment clairs, il est toutefois conseillé de limiter la consommation de soja à 3 produits par semaine, et à 1 produit par jour. Il notamment recommandé de limiter leur consommation pour les jeunes enfants et en particulier les garçons, et chez les femmes enceintes et allaitantes.
Il est par ailleurs conseillé de privilégier les formes fermentées (miso, tempeh). En effet, le processus de fermentation permet de diminuer la présence de composés végétaux qui réduisent l’absorption des nutriments dans le système digestif.
Enfin, compte tenu de ses lourdes conséquences sur l’environnement, il est important de privilégier le soja bio et produit en France. La production de soja étant par ailleurs massivement destinée à l’alimentation du bétail, réduire sa consommation de viande est aussi un très bon moyen de protéger la planète des méfaits de la culture du soja.