Chaque année, la France enregistre entre 70 000 et 100 000 cas d’embolie pulmonaire. Parmi eux, 5% sont graves et engagent le pronostic vital.
L’embolie pulmonaire est une obstruction de ou des ramifications artérielles (artères pulmonaires ou leur branches) amenant le sang vers les poumons par un caillot sanguin (masse de sang coagulée).
Dans la majorité des cas, l’embolie pulmonaire se révèle être la cause principale d’une phlébite (1). Ce caillot va se déplacer jusqu’à atteindre les poumons qui jouent le rôle de filtre. Elle peut être minime ou grave selon l’importance et la taille de l’artère pulmonaire bouchée. L’embolie pulmonaire est une complication de la thrombose veineuse profonde.
Environ un patient sur deux présentant une thrombose veineuse du bassin ou une thrombose des membres inférieurs fait une embolie pulmonaire.
Pour faire face à ce dérèglement, le corps se défend en augmentant la tension artérielle pulmonaire, en diminuant le débit sanguin à l’entrée du poumon ou en sécrétant des substances vasoconstrictrices (substances qui réduisent le diamètre des vaisseaux).
Symptômes
Le patient souffrant de l’embolie pulmonaire présente les signes suivants :
– Essoufflement et dyspnée (gène respiratoire) souvent accompagnée d’une cyanose (coloration bleue de la peau),
– Tachypnée (élévation de la fréquence respiratoire),
– Douleur thoracique (légèrement sur le coté),
– Malaise,
– Angoisse,
– Fièvre
– Tachycardie,
– Hémoptysie (crachats sanguinolents).
Elle peut être mortelle et apparaît particulièrement chez le patient alité dans les suites d’une intervention chirurgicale.
Des signes peu évocateurs
L’apparition d’une embolie pulmonaire est majoritairement asymptomatique mais le signe le plus commun se présente sous forme de douleur thoracique, voire une insuffisance respiratoire. D’autres symptômes qui doivent vous alerter seraient un changement de coloration au niveau de la peau, à savoir le bout des doigts ou les oreilles. En effet, du fait d’un manque d’oxygène, la vascularisation s’appauvrit en apport d’oxygène, provoquant des cyanoses ou de fortes fièvres et sueurs.
Face à ces symptômes, une consultation médicale s’impose. Le médecin pourra, au travers d’un diagnostic, vérifier le rythme cardiaque ou une éventuelle variation dans la pression artérielle. L’objectif du diagnostic étant de mettre en place un traitement adapté à chaque cas.
Causes
Il existe plusieurs agents favorisant la maladie :
– Maladie des veines (varices, lésion de l’endothélium veineux…etc.),
– Hypercoagulabilité,
– Dysfonctionnement des plaquettes sanguines,
– Affaiblissement intense de l’organisme (asthénie),
– Intervention chirurgicale,
– Infarctus du myocarde,
– Fractures, notamment celles du bassin, de la hanche ou d’un membre inferieur…etc,
– Traumatisme,
– Déshydratation,
– Immobilisation prolongée (jambe fracturé et plâtrée, alitement,…),
– Intervention chirurgicale,
– Age avancé.
La thrombophlébite veineuse (des membres inférieurs dans la majorité des cas) peut évoluer vers une embolie pulmonaire.
Traitement
Le traitement repose essentiellement sur les anticoagulants (héparine intraveineuse, antivitamines K) pendant une période pouvant atteindre 6 mois (pour éviter la migration des caillots existants), sur l’oxygène et sur les sédatifs.
Un patient sous anti-coagulants doit constamment contrôler les temps de coagulation sur ses échantillons de sang. Il y a un grand risque de faire une hémorragie sévère, s’il y a un excès dans l’administration de ces substances.
En cas d’amélioration trop lente, il est recommandé de suivre un traitement thrombolytique (par streptokinase ou urokinase) accélérant la dissolution des caillots ou une embolectomie chirurgicale sous circulation extracorporelle (CEC).
L’embolectomie (opération chirurgicale pour ôter le caillot de l’artère pulmonaire) est une intervention très compliquée.
Des traitements d’urgence
En effet, dans le cas d’une embolie pulmonaire, il est impératif d’avoir recours à un traitement spécifique dans les meilleurs délais. Dans le cadre d’un traitement classique, les professionnels de santé font appel aux médicaments fibrinolytiques afin de désobturer l’artère et détruire l’embole. Par la suite, des anticoagulants seront administrés afin d’éviter d’éventuelle formation de caillot de sang. Afin de rétablir le niveau d’oxygénation sanguin, le patient peut être placé sous oxygénothérapie.
Dépendant de la sévérité de cette maladie, les professionnels de santé envisagent aussi la chirurgie pour enlever l’embole.
LE TRAITEMENT PRÉVENTIF
Le traitement préventif est primordial et repose sur la prescription d’anticoagulants chez les sujets exposés à une thrombose veineuse profonde : sujets alités, convalescents d’intervention chirurgicale : antivitamines K ou héparine standard par voie sous-cutanée (Calciparine) ou héparine de bas poids moléculaire (Fragmine, Lovenox, Fraxiparine), sur le dépistage et le traitement précoce des phlébites des membres inférieurs, leur prévention par le lever précoce etc…
Les longs voyages aériens favorisent les thromboses veineuses et les embolies pulmonaires même chez des sujets apparemment sains. Les facteurs favorisants sont alors l’hypoxie (rôle aggravant du tabac) et la déshydratation due au faible degré d’humidité de l’air ambiant et à l’absorption d’alcool. La station assise prolongée entraîne des modifications de la composition du sang veineux des membres inférieurs.
Prise en charge
L’embolie pulmonaire est prise en charge à 100 % par l’assurance maladie, dans le cadre des affections hors liste, mais comme les Affections à longue Durée, cette prise en charge n’inclue que les soins liée à cette maladie, donc les traitements des autres pathologies doivent être pris en charge en partie par le patient ou par sa mutuelle s’il en possède.
Prévention
– Réduire la consommation de tabac,
– Eviter l’ingestion de l’alcool pendant les vols,
– Boire des boissons non alcoolisées,
– Faire de la marche fréquemment,
– La mobilisation rapide des sujets alités,
– La contention des membres inférieurs (avec des collants spéciaux),
– Eviter la déshydratation causée par le faible taux d’humidité de l’air ambiant,
– En cas de risque, envisager un traitement préventif,
– Prévoir un traitement anticoagulant préventif en cas de risque particulier.
Embolie pulmonaire : comment réagir ?
(1)La phlébite est un trouble cardiovasculaire qui correspond à la formation d’un caillot de sang dans une veine. Ce caillot bloque complètement ou partiellement la circulation sanguine dans la veine, comme un bouchon.
En fonction du type de veine touchée (profonde ou superficielle), la phlébite est plus ou moins grave. Ainsi, si le caillot se forme dans une veine profonde, de gros calibre, un traitement doit être prodigué de toute urgence.
Dans l’immense majorité des cas, la phlébite se forme dans une veine des jambes, mais elle peut apparaître dans n’importe quelle veine (bras, abdomen…).