Les femmes qui ont des enfants plus tard vivent plus longtemps !
Les femmes qui peuvent concevoir des enfants naturellement après 33 ans ont également une durée de vie plus longue grâce, semble-t-il, à des variants génétiques communs
On sait que plus les femmes attendent pour avoir des enfants, plus elles risquent d’être confrontés à des difficultés pour la conception. Pourtant, pour celles qui ont la possibilité d’avoir des enfants plus tardivement sans assistance médicale, il semblerait que leur « chance » soit double. Une étude parue dans le journal Menopause rapporte en effet que les femmes qui ont un enfant naturellement après 33 ans ont également une durée de vie plus longue que les femmes qui ont leur enfant avant 30 ans.
Une étude précédente avait montré que des femmes qui donnaient naissance à un enfant après 40 ans avaient 4 fois plus de chances de devenir centenaires que les femmes qui avaient eu leur enfant plus tôt. De nombreuses autres études ont montré une association entre le fait d’avoir des enfants tardivement et une durée de vie allongée.
Dans cette nouvelle étude, les chercheurs ont analysé les données concernant 462 femmes faisant partie de la Long Life Family Study, une étude génétique et phénotypique d’une population à la longévité exceptionnelle (4875 participants appartenant à 551 familles aux Etats-Unis et au Danemark). Ils ont séparé les 462 femmes en deux groupes : le 1er groupe comportait 311 femmes ayant vécu jusqu’à 95 ans au moins et le 2ème était constitué de 151 femmes qui sont mortes plus jeunes. Ils ont ensuite comparé les groupes et ont notamment regardé à quel âge ces femmes avaient eu leur dernier enfant.
Les résultats montrent que les femmes qui ont eu un enfant après 33 ans ont deux fois plus de chance de vivre jusqu’à 95 ans ou plus que celles qui ont eu leur dernier enfant avant 29 ans. L’association entre âge maternel et longévité est toutefois atténuée si les femmes ont 3 enfants ou plus. Par contre l’association positive entre âge de la mère et longévité demeure significative même après ajustement du facteur de longévité familiale.
Les résultats de cette étude et des travaux précédemment réalisés suggèrent que la longévité exceptionnelle de certaines femmes et le fait de pouvoir avoir des enfants à un âge plus avancé que la moyenne ont des déterminants en commun et qu’une fécondité prolongée pourrait être le marqueur d’un vieillissement ralenti. «Si une femme a la capacité naturelle d’avoir un enfant plus tardivement, cela signifie que son système reproducteur vieillit doucement, et donc également le reste de son corps » dit Thomas Perls, un des auteurs de l’étude.
L’explication est en partie génétique. Des études sur des jumeaux ont montré que la longévité est due pour 20% à des facteurs génétiques et pour 80% à des facteurs environnementaux et comportementaux. Ainsi, en adoptant ses habitudes alimentaires et en changeant certains comportements (tabagisme, consommation d’alcool, sédentarité…), on peut améliorer son espérance de vie.
De la même façon, des études ont montré que des variations génétiques influencent la durée de vie. Ainsi, la possibilité de découvrir des variants génétiques liés à la longévité est plus importante chez les centenaires que chez les nonagénaires.
Il semblerait que les variants génétiques qui permettent à une femme d’avoir naturellement un enfant tardivement sont les mêmes que ceux qui permettent un ralentissement du vieillissement et influencent la prédisposition à des maladies liées à l’âge.
Source
Sun F, Sebastiani P, Schupf N, Bae H, Andersen SL, McIntosh A, Abel H, Elo IT, Perls TT. Extended maternal age at birth of last child and women’s longevity in the Long Life Family Study. Menopause.2014 Jun 23